Un petit texte que j'ai écrit il y a quelques temps et qui s'inspire d'un texte qu'une amie avait écrit... Voilà :
C’est une petite ville. Elle se trouve dans une région, un
département, un pays, un continent, un monde, une planète, une galaxie, un
univers. Mais peu importe.
Il ne fait plus jour. Mais il ne fait pas encore nuit. Pour
l’instant, le temps se fige.
Le ciel est plutôt d’un bleu pétrole, sombre, bien qu’à
certains endroits, il soit plus clair, comme
le bonheur perdu au milieu du désastre. Ce couvercle sur la ville,
pesant, fait penser à celui dans les films, lorsque quelque chose de terrible
va arriver. Malgré tout, il est sublime. Le sublime, on pourrait décrire ça
comme quelque chose de terriblement beau.
Sur un des toits, parmi les milliers d’autres, est assis un
jeune homme. De la rue, on ne le distingue pas bien. Du ciel non plus
d’ailleurs. Il est perdu dans ses pensées, son regard est vague, ses gestes
imperceptibles. Toute sa personne en elle-même est floue. C’est pour ça. Je dirais qu’on pourrait le qualifier de sublime.
En plein cœur de la ville, une jeune fille au visage de
poupée a ouvert sa fenêtre. Des draps noués un à un avec minutie lui permettent
de poursuivre sa course dans les ruelles sombres. Là-bas, son amant l’attend.
Elle sourit pendant sa course et on entend de sa fenêtre ses petits pas
s’éloigner vers le bonheur.
La nuit est tombée. Pas de nuages, mais une multitude
d’étoiles, d’âges, de couleurs, et de formes diverses. Dans l’un de plus hauts
immeubles de la ville, une lumière est allumée, telle un phare au milieu de la
tempête. A cette heure, c’est rare. La ville entière est sous somnifères. Et
pourtant, elle est éveillée. Ses cheveux sont d’un noir de jais, tressés tous
ensemble, ses yeux sont noirs également. Sa beauté a fait chavirer bien des
cœurs et fait tomber bien des hommes. Sa main tendue reçoit au bout de quelques
temps les pattes d’un petit aigle.
Un peu plus loin, un jeune garçon de douze ans environ
dévale les rues rapidement aux commandes d’un vélo un peu grand pour lui. Seul
dans l’immensité de la ville. Seul dans l’immensité du monde. Le seul bruit
qu’on peut distinguer dans le silence qui l’entoure est le grésillement des
roues mal huilées de sa bicyclette.
Plus loin encore, un jeune homme, comme revenu du passé, sort
d’un imposant bâtiment. Il porte un chapeau haut-de-forme, un nœud papillon qui
lui donne un air peu commode, une grande cape noire qui flotte derrière lui,
une veste jacquard, et de petites bottes qui claquent sur le pavé glacé. Il a
l’air assez amusant.
Tant de
choses différentes qui se passent dans une même ville, durant la même nuit. Tant
d’histoires fabuleuses, tant d’aventures qui ont lieu alors que vous dormez
tranquillement.
Merci d'avoir lu ;-)