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    samedi 27 septembre 2014

    Texte 8

    Voici un nouveau petit texte... Je vous explique un peu : c'est un jeune garçon de 14-15 ans qui parle à une jeune aveugle de 8 ans...


    Je suis assis sur un rocher du plateau de l’Alpharillo. Tu t’allonges sur l’herbe grasse à côté de moi. Je t’ai emmenée jusqu’ici, je te l’avais promis. J’ai pris ta petite main dans la mienne et j’ai emprunté un chemin plat, pour ne pas que tu trébuches sur les cailloux. Tu ramasses des fleurs dont tu ne connaîtras jamais la couleur et tu en enlèves silencieusement les pétales un par un, absorbée dans ce travail minutieux.
    J’aimerai tellement ouvrir tes yeux, pour que tu voies juste une seconde la beauté qui t’entoure. J’aimerai tellement que tes yeux si vides d’expression s’émerveillent, pleurent, s’illuminent ou rient selon ton humeur.
    J’ai envie de te dire. J’ai envie.

    « - Le ciel est bleu, d’un bleu très clair, aussi pur et dénudé que le bleu de tes yeux, je commence. Il est parsemé de petits nuages blancs, on dirait de la laine, ou alors des moutons qui galopent dans le ciel. Là-bas, on voit une grande ville pleine de maisons grises. C’est Zétador, cette ville toujours embrumée. Beaucoup de voitures en traversent l’atmosphère. On dit qu’il y en a des milliers chaque jour. Et puis à ta droite, on voit la forêt de l’Alpharillo, touffue et isolée, aussi dense que ta chevelure. J’y suis déjà allé la nuit, les arbres sont noirs et effrayants, ils penchent leurs branches vers le chemin, on dirait de gigantesques bras. Mais ne t’inquiète pas, à deux, tout va bien. A ta gauche, on aperçoit une étendue vaste, avec des montagnes et des falaises hautes comme ça. Un jour, je t’y emmènerai, et puis on sautera de rochers en rochers, je te tiendrai bien fort. On courra le long des falaises, laissant le vent  derrière nous. On s’assoira tous les deux au creux d’un canyon, et puis on restera ensemble jusqu’à ce que le soleil se couche. Je prendrai des photos, et quand l’envie te prendra, tu pourras les prendre dans tes mains et me les montrer. Je te les décrirai et tu verras. Tu verras, Myolis… Tout est si beau autour de toi : l’herbe est verte, bien grasse et fleurie. Les fleurs ressemblent à un feu d’artifice de couleurs : des blanches, des jaunes, des roses, des rouges, des violettes, des bleues… Toutes les couleurs sont réunies. Elles s’étendent à perte de vue derrière ce mont. Il y en a partout. Mais il y en a une que je préfère, c’est toi Myolis, tu es ma fleur parmi tant d’autres. Je vais te dire comment tu es, toi. Est-ce que tu t’es seulement vue une fois ? Tes cheveux sont blonds comme le soleil, lumineux, ils s’envolent autour de toi et ils resplendissent. Tes yeux sont bleus. Bleu très clair. Ils regardent partout et nul part en même temps. Ta bouche est joyeuse. Elle se relève aux deux coins pour former un joli sourire, un sourire plein d’espoir. Tes lèvres sont rosées, comme la fleur que tu tiens dans ta main. Tes mains sont fines et blanches. Douces, délicates et fragiles. Tu es belle, Myolis. Et aussi surtout, tu es toi. Je t’aime Myolis, et j’ai besoin de toi. »
     

    6 commentaires:

    1. C'est sublime, c'est même sublimissime. Magnifique, magnifique. Des descriptions parfaites, des émotions sincères. C'est beau, que Juan aimerait ouvrir ses yeux, c'est beau, ce qu'il lui dit. Et moi je n'ai rien à dire de plus que bravo.

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      Réponses
      1. Oh... Mais waouh. Moi, je peux dire que ton commentaire est aussi magnifique !
        Merci mille fois, je... *_*

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