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    mardi 27 mai 2014

    Texte 3

    Voici un texte pour un concours sur le thème : homme de 50 bas dans la hiérarchie sociétaire...



    Londres, 1870…
    La nuit commence à tomber. Un voile blanc se lève sur la ville. Les passants se font rares. Il n’y a plus que lui. L’allumeur de réverbère. Il allume des flammes qu’il place dans les lampadaires qui bordent la rue. Qu’il pleuve ou qu’il vente, ou même qu’il neige, il est toujours là, à allumer se réverbères.
    Il est robuste, trapu, les cheveux grisonnants, une casquette enfoncée sur la tête, la cinquantaine. Il a eu ce travail il y a vingt ans. Et cela lui convient. De fait, c’est un homme solitaire.
    Parfois, le soir, quand la lune est haute dans le ciel, il se surprend à contempler les étoiles d’un air nostalgique. Elles sont sans doute les seules amies qu’il ait.
    Et quand il sort son violon, chaque nuit à la même heure, à minuit, elles semblent presque l’écouter. Il joue toujours le même concerto. Ah ! Il lui rappelle des choses, ce concerto. C’est le jour de ses huit ans que son premier cours de violon avait eu lieu.
    En ce temps-là, il était heureux.
    Puis vers trois heures, il s’adonne à la poésie. Il se sent transporté, il sourit tout seul dans sa barbe, il n’est plus la même. Il est le jeune adolescent rêveur qu’il était dans sa jeunesse, d’une grâce juvénile et d’une imagination débordante. Il a commencé à écrire des poèmes vers l’âge de quatorze ans.
    En ce temps-là, il s’imaginait un avenir brillant.
    Parfois, vers cinq heures, il aperçoit des étoiles filantes. Il fait exactement le même vœu à chaque fois. Ces comètes de feu lui rappellent un certain nombre de souhaits qu’il avait fait, pendant ses dix dernières années. Aucun ne s’est réalisé. Mais il garde espoir. Dans ses yeux gris, on voit briller une petite flamme, un petit sursaut de vie, et quelques larmes qui débordent.
    Parce que bientôt, il sera forcé d’abandonner son travail. L’administration a déclaré qu’il était trop vieux. Et aussi que sa maladie était incurable. Le médecin, qui lui a pris ses derniers sous, a annoncé tristement qu’il ne vivrait pas vingt-quatre heures de plus.
    Alors, pour sa dernière nuit, l’homme pleure.
    Il pleure.
    Sans trêve.
    Sans bruit.
    Ses vœux se réalisent. Il avait toujours souhaité mourir la nuit, dans le plus total des silences, en compagnie de ses étoiles. Sans souffrance. Heureux.
     

    4 commentaires:

    1. Ton texte est vraiment très beau. Et l'anaphore "Sans trêve. Sans bruit" clôt vraiment bien ton texte. Si tu me permets de faire une toute petite remarque, je trouve que le pronom "il" est un peu trop répété (cela fait une effet un peu lourd), certaines phrases auraient peut-être gagnées à être tournées autrement.

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      Réponses
      1. Merci encore beaucoup !!! Et c'est vrai, tu as parfaitement raison pour les répétitions et pour les tournures de phrase, je suis d'accord avec toi !
        Merci encore !

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    2. Un très joli texte :)
      J'aime beaucoup ^^

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